Le climat pour se rassembler
Alors que dâautres luttes et exaspĂ©rations collectives sont prĂ©textes Ă opposer les intĂ©rĂȘts individuels, la cause climatique sâaffirme comme lâune des seules capable de fĂ©dĂ©rer. A priori, nous cherchons tous Ă survivre. A fortiori, dans un environnement sain.
Que cherche-t-on ?
Quand les âacquisâ sâeffritent Ă babord et que les âpeursâ crispent Ă tribord, les injustices et autres aberrations qui divisent ne devraient avoir que peu de perspectives face Ă la conscience obligĂ©e de ce quâon appelle lâintĂ©rĂȘt collectif. Quâil soit simple manifestation convergente dâenjeux Ă©goĂŻstes ou rĂ©elle expression dâun sentiment dâHumanitĂ©, voire dâuniversalitĂ©, cet intĂ©rĂȘt collectif devrait nous sauter aux yeux. Et dans un monde rĂȘvĂ©, nous devrions arrĂȘter de marcher sur la tĂȘte, les uns face aux autres, contre les conditions mĂȘme de notre existence…
Mais Ă regarder trop fixement le problĂšme, on en oublie parfois pourquoi on en a fait un problĂšme.
Ils sont de plus en plus rares ceux qui ne font pas le constat de lâimminence de lâeffondrement. La rĂ©signation Ă©tant Ă mon sens contraire Ă la dynamique de vie, je me dis comme de nombreuses voix positives quâil est encore temps.
Non pas quâil soit temps de sauver un monde qui porte en lui les germes de sa propre destruction, mais temps de proposer, de crĂ©er, dâinventer un idĂ©al que trop souvent nous avons laissĂ© Ă la littĂ©rature et aux rĂȘves.
Si lâon ne veut pas contraindre lâespoir Ă nos Ă©vasions intimes, câest ensemble que nous devons le dessiner.
La guérison du monde ?
Se changer pour changer le monde⊠certes. Mais nâattendons pas dâĂȘtre parfaits pour sâoccuper du monde. Avançons en parallĂšle, car changer le monde nous aide aussi Ă changer individuellement. Entendons, Ă aller mieux.
Guérison individuelle et guérison collective se nourrissent mutuellement
Que lâon Ă©voque lâeffet papillon ou que lâon sâaventure sur le terrain de la rĂ©sonance Ă©nergĂ©tique, nous avons conscience de notre pouvoir. Nous avons en effet dĂ©montrĂ© notre capacitĂ© de nuisance dans la dĂ©sorganisation du monde que nous avons abreuvĂ© dâun amas dâinformations orgueilleusement appelĂ©es âconnaissanceâ.
Cette quĂȘte nous a menĂ©s Ă figer lâinformation. Or une information qui ne vibre plus est de lâinformation morte, vidĂ©e de sa substance qui en fait de lâĂ©nergie.
Il est temps donc de remettre en branle nos connaissances et tout ce que nous avons figĂ© dans le monde. Ces notions dâacquis et de propriĂ©tĂ©s individuelles qui sont intrinsĂšquement morbides doivent laisser place Ă de nouvelles crĂ©ations collectives. Ă dĂ©faut, ces sources de tension disparaĂźtront dans un trou noir… qui aspirera tout.
Tout concept figé est voué à disparaßtre
et nous avec lui…
Nous nâexistons que dans lâĂ©change, dans un commun systĂ©mique en mouvement. Notre Ă©quilibre est une dynamique. Que nous le voulions ou que nous y rĂ©sistions, nous vivons par lâĂ©change. Nous ressentons la joie dans le partage, dans lâĂ©coute, dans la bienveillance et dans le don, acte aussi nourrissant collectivement quâindividuellement.
De table rase il nâest pas question
Parce que nous ne le pouvons pas, nous nâallons pas crĂ©er un monde diffĂ©rent avec une matiĂšre diffĂ©rente. Nous nâavons dâautre choix que dâorienter la transition Ă©nergĂ©tique, dans toutes les niveaux dâacception du terme.
Dans lâurgence et en prenant notre temps, individuellement et collectivement, nous allons changer le monde en changeant notre regard sur celui-ci. Nous ne pouvons plus rester dans le rapport de force que nous entretenons vis Ă vis de nous-mĂȘme et de nos semblables.
Nous avons à chercher un nouvel équilibre dans la collaboration.
Par exemple, le temps nâest plus celui du fĂ©minisme de ces derniers siĂšcles qui donna par le combat Ă certaines femmes les semblants dâattributs de virilitĂ© derriĂšre lesquels les hommes se retranchaient.
Recherchons plutĂŽt notre Ă©quilibre intĂ©rieur et commun en remettant la fĂ©minitĂ© crĂ©atrice au niveau de la virilitĂ© transcendante. En chacun de nous comme dans lâĂȘtre collectif quâest lâhumanitĂ©, tendons vers lâharmonie Ă laquelle nous aspirons tous.
Redéfinir le champ des possibles
Jâentends quâil soit dĂ©routant de faire le lien entre luttes sociales, gĂ©opolitique, psychologie et diverses influencent extraites dâĂ©sotĂ©risme qui entrent peu Ă peu dans la conscience commune. Cependant, il me semble justement que cette question du climat en soit une nouvelle fois un excellent prĂ©texte. Il est bien question dâinfluence sur lâĂ©lectro-magnĂ©tisme Ă lâĂ©chelle du globe, comme il lâest Ă lâĂ©chelle de lâindividu quand jâĂ©voque lâĂ©quilibre du fĂ©minin et du masculin (yin et yang pour faire simple), dans la circulation dâĂ©nergie.
Je nâai Ă©videmment aucune prĂ©tention dâavoir de solutions, mais jâai la conviction que les timides avancĂ©es rĂ©centes, aussi bien en matiĂšre de dĂ©veloppement personnel que dâintelligence collaborative ouvrent la voie Ă de profondes, joyeuses et salvatrices transformations.
Lâurgence climatique a fait Ă©merger des consciences et de nombreux mouvements fleurissent. PĂ©tris dâespoir, dâun Ă©tat dâesprit positif et de valeurs dâouverture, ils nous laissent penser que la voie pour survivre passe par la responsabilitĂ© dâun lĂącher-prise ensemble.
Nicolas Potier